L’association Au-delà des frontières (ADF) a publié une lettre ouverte à l’attention des frontaliers français travaillant au Luxembourg. Avec ce texte, les auteurs entendent dénoncer ce qu’ils considèrent comme une injustice fiscale entre la France et le Grand-Duché.

Plus de 127 000 actifs frontaliers résidant en France (majoritairement en Moselle, mais aussi en Meurthe-et-Moselle et dans la Meuse) se rendent chaque jour de l’autre côté de la frontière pour travailler. Leurs impôts directement prélevés sur les revenus à la source sont payés au Luxembourg, qui en reverse une partie à ses communes, mais ne prévoit aucune compensation pour la France.
La situation est dénoncée par l’ADF qui se plaint d’une iniquité de fait entre frontaliers et résidents :
Chaque actif résident ayant un emploi au Luxembourg bénéficie, notamment grâce à vos impôts, via la dotation versée par l’Etat luxembourgeois à ses communes, de 6 150 euros par an. Mais rien n’est versé au bénéfice des frontaliers habitant en France (et en Allemagne) alors que les frontaliers habitant en Belgique bénéficient d’un reversement global de 53 millions d’euros en 2025, soit 1 025 euros par frontalier habitant en Belgique et ayant un emploi au Luxembourg.
Lettre ouverte aux travailleurs frontaliers de l’association Au-Délà des Frontières
Les membres de l’association réclament que les communes où résident les frontaliers en France perçoivent « les mêmes montants que ceux alloués au bénéfice de ses actifs résidents au Luxembourg ». Une somme estimée à 270 millions d’euros pour une compensation de 2 125 euros par frontalier, soit 0,9 % du budget de l’État luxembourgeois. Cette manne serait répartie entre les communes et départements de résidence des frontaliers et pourrait servir à améliorer leur cadre de vie (cliquez ici pour retrouver le texte complet).
L’association promeut dans le même temps sa pétition « Pour une compensation financière du Luxembourg aux collectivités frontalières » signée par plus de 780 personnes.
Rappelons toutefois que si le Grand-Duché ne reverse pas de compensation aux communes françaises, il finance assez largement des projets d’intérêt transfrontaliers. Un cofinancement franco-luxembourgeois, réparti à parts égales, est mis en place pour développer les mobilités transfrontalières, avec 220 millions d’euros pour les projets ferroviaires et 10 millions pour les projets routiers investis par le Luxembourg côté français.
Le nouveau centre de maintenance ferroviaire de Montigny-lès-Metz d’un coût de 105 millions d’euros est par exemple financé à 50 millions par le Grand-Duché.