L’Institut national de la statistique et des études économiques du Grand-Duché du Luxembourg (STATEC) communique une étude sur les flux migratoires européens.
Au Luxembourg, le solde migratoire, c’est à dire la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de l’année, continue d’augmenter au cours des dernières années.
Cette augmentation est mécanique : d’une part, avec 20 268 personnes qui se sont installées au Grand-Duché en 2011, les arrivées atteignent un sommet ; d’autre part les départs continuent de stagner.
Le solde migratoire luxembourgeois se situe aujourd’hui à + 11 004, un niveau jamais atteint jusqu’ici.
Globalement, l’immigration (arrivées) est en hausse très forte depuis le début des années 2000. Il semblerait donc qu’elle soit assimilable à l’essor économique considérable que connait le pays depuis une décennie.
La prospérité du Luxembourg a augmenté son attractivité et attiré des migrants, qui eux-même ont contribué à entretenir la bonne santé économique du pays en rejoignant sa population active. Effectivement, parmi les 20 268 personnes arrivées en 2011, les 3/4 ont entre 20 et 54 ans.
Le nombre des entrées au Luxembourg a toutefois subit un tassement significatif en 2009, alors que la crise faisait rage en Europe.
Si au Luxembourg ce tassement fut passager, le STATEC remarque que le solde migratoire des pays les plus touchés par la crise économique et financière, puis par la crise de la dette (les pays du sud de l’Europe, ainsi que l’Irlande), a tendance à chuter, parfois de façon spectaculaire.
Le taux de solde migratoire (c’est-à-dire le solde migratoire rapporté à la population) en Irlande passe de plus de 15 pour mille en 2006 à -8 pour mille en 2010. En Espagne, le taux de solde migratoire passe de 16 pour mille en 2007 à 1 pour mille en 2010.
Si l’on se penche à présent sur la composition du solde migratoire luxembourgeois, l’on s’aperçoit que les habitants des pays du sud y occupent une part considérable (41,3% en 2011).
Pourtant cette part d’habitants des pays du sud dans les arrivées au Luxembourg ne justifie pas l’augmentation de son solde migratoire puisqu’elle stagne depuis 2007.
Ce ne sont pas non plus les migrants venus des pays voisins du Luxembourg qui gonflent son solde migratoire : la part relative des migrants originaires des 3 pays voisins dans le solde migratoire total au Luxembourg a fortement diminué : de 32.7% en 2008 à 23.7% en 2011.
Il semblerait en réalité que l’augmentation du solde migratoire luxembourgeois soit le fait non pas aux arrivées, mais de la diminution des départs des personnes originaires du Portugal et des autres pays du sud de l’Europe.
Le STATEC publie une étude sur les flux migratoires au Luxembourg.
