Actualité & vie locale

Une motion pour repenser la coopération transfrontalière entre la France et le Luxembourg

Une proposition pour renforcer la coopération entre la France et le Luxembourg a été votée par le Comité consultatif de codéveloppement franco-luxembourgeois, le jeudi 17 juillet 2025. Elle vise à repenser l’équilibre dans les investissements réalisés des deux côtés de la frontière.

Pour multiplier par 2,5 la capacité sur les lignes frontalières d’ici 2030, les deux pays investissent chacun à parts égales.

En 2024, ce sont 113 000 frontaliers qui se sont chaque jour rendus travailler au Luxembourg depuis le Nord lorrain, comme le confirme les chiffres de l’Inspection générale de la sécurité sociale. Des flux routiers et ferroviaires que les infrastructures actuelles peinent à supporter. Des rames de trains bondées, et des autoroutes saturées.

Proposée par Olivier JACQUIN, sénateur de la Meurthe-et-Moselle, la nouvelle motion veut aller plus loin que le « seul codéveloppement à parts égales », le fameux 50/50 dans le financement des infrastructures frontalières qui régit aujourd’hui les rapports entre les deux voisins. Un modèle aujourd’hui jugé désuet par le sénateur.

« En raison d’une asymétrie de moyens, le côté français a plus de mal à réaliser les investissements prévus, qui engagent souvent des montants importants », explique-t-il.

Voici la motion complète :

« Les élus membres du Comité consultatif de codéveloppement demandent au Ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe, Benjamin HADDAD, d’engager de nouvelles discussions avec son homologue luxembourgeois, Xavier BETTEL, au sujet de la coopération transfrontalière entre nos deux pays.

Aujourd’hui, la politique de codéveloppement établit un cofinancement franco- luxembourgeois de projets pour le territoire frontalier à parts égales, soit 50 % / 50 %. Outre le fait que les collectivités françaises sont souvent dans l’incapacité de contribuer à hauteur de 50 %, ce système de codéveloppement ne répond pas de manière structurelle aux enjeux induits par le fait transfrontalier dans le Nord Lorrain.

Bien qu’une nouvelle conférence intergouvernementale soit annoncée pour le 17 septembre 2025, de nouvelles discussions bilatérales viseraient à définir de manière conjointe, d’Etat à Etat, un système plus juste, dépassant le codéveloppement, qui permette de répondre de manière structurelle et durable aux enjeux du territoire (mobilités, logement, services publics, transition écologique, préservation de la biodiversité…), et d’envisager un développement territorial davantage concerté et plus harmonieux. Une telle solution permettrait, assurément, de créer un nouveau souffle pour la dynamique transfrontalière et serait, à n’en pas douter, source d’opportunités de part et d’autre de la frontière. »

Le texte soumis au vote a été adopté à la quasi unanimité, un député du Rassemblement National ayant fait le choix de s’abstenir. Il sera transmis à Benjamin HADDAD, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe, en vue de la prochaine Commission intergouvernementale entre la France et le Luxembourg, prévue le 17 septembre prochain.

Personnalité(s) :

Sur le même thème

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Bouton retour en haut de la page