Culture & spectacles

Etude : les pratiques culturelles et médiatiques au Luxembourg

Une étude sur les pratiques culturelles et médiatiques au Luxembourg a été effectuée en 2009, dix ans après la précédente. Les résultats ont été connus ce mois de janvier 2012.

L’étude a été menée par le CEPS/Instead (Centre d’étude de population, de pauvreté et de politique socio-économique). En dix ans, les habitudes des luxembourgeois ont beaucoup changé, notamment avec l’avènement du web.

La culture de l’écran

Le premier constat est justement la forte consommation de médias audiovisuels. Si la télévision avait déjà une place importante dans les pratiques des habitants, la culture de l’écran prend de l’ampleur.

Au total, un luxembourgeois passe en moyenne 3h50 par jour devant un écran. La télévision reste majoritaire avec 2h37, soit 15 minutes de plus qu’en 1999. Les ordinateurs, eux, ont droit à 53 minutes par jour, et la vidéo à 20 minutes.

Mais cette moyenne varie selon l’âge et la catégorie socio-professionnelle. A plus de 65 ans, le temps sur un ordinateur est réduit à 18 minutes, tandis que la télévision en est à plus de 3 heures.

Ce sont les jeunes de 16 à 30 ans qui passent le plus de temps devant un ordinateur avec en moyenne plus d’une heure par jour, contre deux heures environ devant la télévision. Ainsi on remarque que plus le temps passé sur l’ordinateur est long, moins on regarde la télévision.

Les professions intellectuelles et scientifiques passent également plus de temps devant un écran d’ordinateur (59 minutes par jour), tandis que les ouvriers n’en passent que 28 minutes.

La lecture

La presse écrite payante, quant à elle, est en plein déclin. En dix ans la lecture de journaux est passée de 81% de lecteurs à 67 %. Les magazines voient un déclin moins important, passant de 75% à 71% de lecteurs.

Les lecteurs quotidiens sont plus stables, avec des baissent de 2% à 5% (respectivement les journaux et les magazines).

La lecture de la presse est nettement plus forte chez les plus de 45 ans, et augmente avec l’âge. Les 16/24 ans sont à peine plus de 50% à lire la presse, tandis qu’ils sont à plus de 90% pour les 65/74 ans.

Les jeunes de 16/24 ans lisent plus aisément la presse gratuite, tandis que les plus âgés préférent la presse payante. La presse numérique payante connaît très peu de succès, avec pour toutes tranches d’âge, moins de 20% de lecteurs.

La presse en français est la plus lue en 2009, suivie de près par la presse en allemand. La presse en luxembourgeois vient ensuite, suivie de la presse en anglais et en portugais.

La lecture de livre pour loisirs, contrairement à ce que l’on peut imaginer, s’est largement développée en dix ans. Les grands lecteurs (plus de 6 livres par an), sont passés de 25% à 36%. Les personnes n’ayant lu aucun livre dans l’année baissent de 49% à 32 %.

Les sorties culturelles

En général, les équipements culturels connaissent une plus grande fréquentation en 2009. Le cinéma reste le lieu le plus fréquenté et a augmenté de 50 à 66 % en dix ans.

La fréquentation des monuments historiques a quasiment doublé de 1999 à 2009, passant de 36% à 62%. Les spectacles de rues semblent s’être beaucoup développés, avec une fréquentation de 24% en 1999 à 49% en 2009.

Les concerts sont en troisième position avec 57% de fréquentation, une évolution de 19% par rapport à 1999.

Que ce soit les musées, galeries, bibliothèques, danse ou théâtre, tous évoluent positivement :

  • musée : + 12 %
  • théâtre : + 10%
  • bibliothèques : + 10%
  • danse : + 8%

Le cirque ne connaît que 4% d’augmentation (de 11% à 16%)

Pratiques en amateur

Il semblerait que la population s’investisse nettement plus dans des pratiques artistiques en amateur. En 1999, elles concernaient 44% de la population, tandis qu’en 2009, ce sont 79% d’entre eux qui développent une pratique artistique.

La photographie amateur a connu un essor incroyable, passant de 25% de la population à 68% à la pratiquer. La vidéo et le dessin suivent ce classement, mais avec des taux de pratique beaucoup moins importants (respectivement 26 et 22%).

Le chant et le théâtre ont le moins de succès, avec 5 et 4%. Il faut dire que ces pratiques font appel à des talents plus spécifiques.

Les raisons possibles à cette évolution

Dans les résultats d’enquête, plusieurs théories sont avancées pour expliquer l’augmentation de fréquentation des équipements culturels.

La première théorie signale que la population de 2009 est plus instruite que celle de 1999. Cette théorie incomplète n’explique pas totalement cet engouement qui ne s’est pas limité à certaines catégories de la population.

Le développement de l’offre et la réduction des coûts sont deux explications déjà plus cohérentes. Avec des musées gratuits pour les jeunes, des spectacles de rues plus présents, des tarifs adaptés à la situation sociale, la culture est peut-être devenue enfin plus accessible, et l’on constate que les catégories les moins instruites et les plus modestes sont loin de se désintéresser.

Enfin une troisième théorie est avancée et viendra peut-être contredire certaines industries culturelles. Internet aurait contribué à développer la fréquentations des équipements culturels. Loin de substituer certaines pratiques, l’absence de support et la facilité d’accès à certains contenus développeraient ce goût à la culture et permettrait surtout d’investir enfin dans des sorties.

Les économies générées par l’achat d’un album en téléchargement (moins cher que sur CD), ou encore par la VOD, permettent à la population d’accorder un budget plus important dans les sorties. Ces pratiques n’empêchent pas d’apprécier plus volontiers de voir un groupe sur scène, ou un film en salle obscure, des plaisirs que l’on ne retrouvent pas devant un écran d’ordinateur.

Les visites virtuelles de musées semblent plus donner envie de s’y déplacer, donnant un avant-goût à la population de ce qu’elle pourra apprécier. Ici on peut supposer qu’Internet ne soit pas toujours un ennemi de la culture et de l’art, mais peut-être un allié plus fort qu’on ne l’imagine.

Il semblerait tout-de-même que certaines pratiques soient conditionnées par les habitudes prises dans l’enfance. La lecture reste très influencée par ce critère. Les personnes ayant beaucoup lu enfant, perpétuent cette habitude à l’âge adulte. A l’inverse, ceux qui n’ont pas été habitués à lire, n’ont pas le réflexe de le faire une fois adulte.

La première motivation pour les sorties culturelles est le fait de se retrouver en famille ou entre amis. La culture se partage avec des proches plus qu’elle ne se consomme seule. Ils sont 42% à considérer les sorties culturelles comme des pratiques en groupe. La volonté de se divertir ou de s’évader est partagée par 28% de la population, quand ils sont 25% à vouloir approfondir leurs connaissances.

En 2009, la population luxembourgeoise semble majoritairement satisfaite de l’offre culturelle du Grand-Duché. Ils sont 37 % à se déclarer plutôt satisfaits et 20% à être entièrement satisfaits.

Dans la population, 33% des luxembourgeois de ne sentent ni particulièrement satisfaits, ni insatisfaits. Enfin, 10% des luxembourgeois se disent insatisfaits.

Pour consulter les résultats de l’enquête, cliquez ici.

Une étude sur les pratiques culturelles et médiatiques des luxembourgeois a été faite en 2009, dix ans après la première du genre. Celle-ci montre un grand nombre d’évolutions.

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