Le 1er ministre belge, M. Yves Leterme a proposé la démission de son gouvernement au roi Albert II, lundi 14 juillet 2008.
Cette proposition fait suite à l’échec d’un accord sur une réforme donnant plus d’autonomie à la Flandre (notamment sur le plan fiscal, et de la sécurité sociale).
En effet, les flamands espéraient des transferts de compétences pour les régions.
Les représentants francophones avaient accepté les négociations à condition qu’elles ne mettent pas en cause la « solidarité nationale ».
Le dossier qui a fait échouer les discussions est très symbolique. Il concerne l’arrondissement bilingue de Bruxelles-Hal-Vilvorde.
Les Flamands exigeaient sa scission pour mettre fin au droit, pour la minorité francophone de la périphérie de Bruxelles de voter des candidats bruxellois francophones aux législatives.
Ainsi, ils souhaitaient aussi avoir une certaine homogénéité linguistique.
Les francophones ont alors proposé l’élargissement de Bruxelles à certaines communes flamandes à forte population francophone.
Cette proposition a été jugée inacceptable pour la Flandre.
Pour M. Yves Leterme, les 2 communautés belges sont finalement inconciliables.
Pourtant, il stipule qu’une réforme de l’Etat reste un élément essentiel pour un trouver un consensus dans le gouvernement.
Suite à ces discussions houleuses, M. Leterme avait essayé de convaincre les 5 partis de sa coalition d’accepter le report à l’automne de cette négociation.
Celle-ci aurait donc alors été élargie à des représentants des régions (Wallonie, Flandre et Bruxelles).
Ce plan avait déjà été imaginé par son prédécesseur, M.Guy Verhofstadt.
Les flamands s’y sont opposés car la réforme qu’ils avaient promise à leurs électeurs aurait été de nouveau reportée.
Seuls les responsables francophones ont regretté la démission d’Yves Leterme, la jugeant « prématurée ».
Cependant, M. Leterme, (ancien ministre-président de la région flamande) s’était fixé pour objectif de réconcilier pour la mi-juillet les partis flamands et francophones.
Cette démission est donc en cohérence avec son engagement électoral.
Le roi Albert II a cependant réservé son jugement. Peut-être espère-t-il ainsi convaincre M. Leterme de rester à ses fonctions.
Autre hypothèse : il cherche à gagner du temps afin de poursuivre ses consultations et imaginer un moyen d’éviter une éventuelle crise de régime.
Avec ou sans l’aide de M. Leterme, la question communautaire continuera tout de même à se poser en Belgique.
Il faudra bien trouver une solution afin que le pays ne retombe pas dans la crise.
Source photo : wepstek.be
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