Economie & emploi

Les français et l’intérim au Luxembourg

La part des travailleurs français dans le secteur intérimaire au Luxembourg s’établissait à 65% sur la période 2008 – 2010.

En 2011, cette proportion baisse pour atteindre 59 %.

Tout-Luxembourg fait un état des lieux d’un marché de l’emploi en pleine mutation avec la collaboration de Fabrice Ponce, Président de l’Uledi, Sandrine Jeancolas, directrice d’Adecco finance et tertiaire à Luxembourg, Fabien Langlaude, directeur de l’Agence Adecco Industrie de Luxembourg et Lucrezia Steichen, responsable de la communication de Tempo Team Luxembourg.

“Nous sommes incapables de dégager une tendance en matière d’emploi intérimaire, cette année la croissance atone (0,7%, selon les prévisions de la Commission européenne) et rend la visibilité de nos clients nulle.”

explique Fabrice Ponce, président de l’Union Luxembourgeoise des Entreprises de Travail Intérimaire (ULEDI).

Il confirme une baisse de 8 à 11 % du nombre d’intérimaires au premier trimestre 2012 par rapport à la même période en 2011. Les français, majoritaires dans le secteur de l’intérim (59% des effectifs), sont en conséquence les principaux touchés par cette baisse.

Selon les chiffres du STATEC, suite à la crise économique de 2008, l’emploi dans le secteur chute de 25%, avant de remonter pour s’établir à 6 878 intérimaires en 2010 :

“La croissance était excellente à ce moment, confirme Fabrice Ponce, avant de se stabiliser courant 2011. Aujourd’hui, la crise économique est de retour. Le marché est paralysé, les coûts les plus bas sont recherchés, ce qui se pèse sur le demande.”

Nombre de travailleurs intérimaires

Des missions d’un nouveau genre

Une réalité confirmée sur le terrain par Lucrezia Steichen, responsable de la communication chez Tempo Team Luxembourg :

“On observe un sentiment d’instabilité et de malaise, sans parler de crise. Nos clients ont des demandes, mais attendent pour embaucher, même des intérimaires”. L’industrie reste le secteur le plus durement touché par l’inversion de la tendance du marché.

Pour Fabrice Ponce, la situation est sclérosée. La mauvaise conjoncture financière empêche les investissements.

Fabien Langlaude, directeur de l’Agence Adecco Industrie de Luxembourg relativise :

“Les demandes se modifient, les missions sont moins nombreuses et plus ciblées. Les profils recherchés se complexifient”.

Tendance confirmée par le président de l’ULEDI, les missions non-qualifiées sont en régression et généralement beaucoup plus courtes qu’avant. La durée augmente avec la spécificité du profil recherché.

Travail temporaire par secteur

Le processus de recrutement est également différent. En dehors des cas de remplacement, impliquant une forte réactivité, les embauches se font désormais après plus de réflexion. Ce que confirme Sandrine Jeancolas, directrice d’Adecco finance et tertiaire à Luxembourg :

” Nos clients valident un process d’embauche sur plusieurs niveaux hiérarchiques. Plus le poste est qualifié, plus l’attente augmente.”

Des atouts pour réussir

Le président de l’ULEDI explique :

“Le marché est de plus en plus difficile, car les qualifiés se font rares et la formation n’est pas entrée en action dans les entreprises”. En outre la perte de vitesse du secteur industriel diminue le nombre de missions dévolues aux travailleurs non qualifiés. Dans ce sens, la formation est indispensable, ajoute-t-il.

La maîtrise des langues est un autre facteur motivant l’embauche. Dans l’agence Adecco tertiaire de Luxembourg, c’est le même constat :

“Une personne bilingue en anglais voire en allemand a toutes les chances de trouver un emploi.” explique Sandrine Jeancolas, la responsable. Dans le secteur bancaire, la formation entre en ligne de compte avec la maitrise d’au moins une langue. Alors que dans le domaine du tertiaire, le facteur linguistique prime sur toute autre demande.

Le marché du travail intérimaire n’est plus le même qu’il y a cinq ans, plus le même que l’année dernière. La faible croissance qui enraie l’économie luxembourgeoise, bloque les investissements et paralyse la demande en travail temporaire. 
Les prévisions pour 2013 sont encourageantes (+2 %). Ce chiffre suffira-t-il à inverser la tendance et refaire de l’intérim une variable d’ajustement des effectifs ?

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